
Pour rafraîchir la ville et faire face aux fortes chaleurs, Toulouse s'est dotée d'une stratégie à horizon 2030. Objectif : mieux protéger ses habitants et préserver ses ressources naturelles.
Éclaircir la ville
Faire monter l'albédo pour faire descendre la température
L'albédo mesure la capacité d’une surface à réfléchir le rayonnement qu'elle reçoit. Plus l'albédo est élevé, plus la surface parvient à réfléchir le rayonnement qu'elle reçoit et, en conséquence, moins elle s'échauffe. Pour rafraîchir la ville, il faut donc augmenter l'albédo des matériaux de construction.
Espaces publics, tuiles, façades, bitume et enrobés des rues... tous les leviers seront actionnés pour y parvenir, en concertation avec les Bâtiments de France, les entreprises et les citoyens.
Objectifs
- Améliorer de 10 % (0,1) l’albédo global de la ville, tout en conservant son identité architecturale.
- Promouvoir dans le futur PLUi-H la construction de bâtiments bioclimatiques avec des façades et des toitures claires, des logements traversants et bi-orientés.
- Intégrer dans les marchés publics un critère albédo favorable au rafraîchissement.
- Place Abbal et pont Saint-Pierre : création de fresques artistiques pour changer l’albédo noir.
- Pont Riquet : changement d’albédo avec pose d'un revêtement en asphalte beige pour les piétons.
- Rue de la République : revêtement de voirie et d'espace cycle en enrobé grenaillé à base de granulats clairs (gain en albédo de 0,1 par rapport à un enrobé noir).
- Quai de Tounis : revêtement de voirie en enrobé grenaillé à base de granulats clairs, et revêtement en grave émulsion calcaire pour l'espace cycle.
Moins de bitume, plus d'arbres et de sols naturels
Faire reculer le bitume
Le bitume imperméabilise le sol, empêche l'infiltration de l'eau et stocke la chaleur. Partout où c'est possible, la mairie de Toulouse mène des opérations de débitumisation pour faire respirer les sols et rendre la ville plus perméable.
- Un effort qui s'accélère : 35 000 m² débitumisés à Toulouse en 2024 ► 61 000 m2 débitumisés en 2025 (prévisionnel)
- 20 rues ont bénéficié de la pose d’enrobés de bitume dits "grenaillés" comprenant gravier, sable et granulats clairs (gain en albédo de 0,1 par rapport à un enrobé noir et réduction de 6°C minimum de température de surface).
- Plus de 52 rues ont été débitumisées depuis 2024, soit 23 000 m2 d'espaces publics rendus à la nature.
Objectifs
- Le seuil des 20 hectares débitumisés sera atteint sur la période 2020 - 2026
- Dans les cimetières Terre-Cabade, Salonique et Rapas, situés dans une zone de forte chaleur urbaine, plusieurs allées ont été débitumisées et des arbres plantés. Ces efforts seront amplifiés dans les prochaines années.
- 2 400 m2 ont déjà été débitumisés dans le cimetière de Terre-Cabade.
- Bagatelle : placette Ile de France (40 m2)
- Mirail Université : rond-point Charles Fabre (388 m2), square des Vergers (2100 m2)
- Bellefontaine / Reynerie : impasse Foulquier (100 m2), parking Camus (500 m2), avenue de Tabar (700 m2)
- Trois Cocus : rue Van Dyck (500 m2), nouvelle rue des Chamois
- Saint-Michel : rue Achille Viadieu (125 m2)
Faire pousser la nature en ville
Face au réchauffement climatique, l'arbre, et les végétaux d'une manière générale, sont des alliés irremplaçables pour faire redescendre la température en milieu urbain.
Le plan 100 000 Arbres, lancé par la mairie de Toulouse en 2020, renforce la couverture végétale de la ville. Il est réalisé aux trois quarts : 75 000 arbres ont déjà été plantés.
Objectifs
- Planter 100 000 arbres à Toulouse d'ici 2030.
- Renforcer la surveillance des jeunes arbres (de moins de 4 ans) pour favoriser leur reprise et leur croissance grâce à la formation de 200 jardiniers.
- Poursuivre la création de jardins partagés
Préserver l'eau qui rafraîchit
La mairie de Toulouse et Toulouse Métropole veillent depuis plusieurs années à préserver leur ressource en eau. La multiplication et l'intensification des sécheresses ont conduit les deux collectivités à redoubler leurs efforts et à multiplier les initiatives pour mieux économiser, capter et stocker cette ressource vitale.
Objectifs
- Distribuer 90 000 kits économiseurs d'eau d'ici 2026
- Créer de nouvelles fontaines à eau potable sur l'espace public.
- Développer l'arrosage intelligent pour réaliser une économie d’eau de 30 % minimum. Ce dispositif est déjà en service : place de la Daurade, Ramblas, jardin Raymond VI, jardin Michelet, parc de la grande plaine et parc du sacré Coeur. Il sera étendu d’ici l’été 2025 dans 10 équipements sportifs.
- Multiplier les dispositifs de captation des eaux pluviales du type tranchées de Stockholm (rue de Metz, Grande-Rue Saint-Michel, etc.).
Distribution de kits économiseurs d'eau
- Ces équipements permettent de réduire de 30 % la consommation d'eau.
- 90 000 kits économiseurs d'eau auront été distribués d'ici 2026.
Réutiliser les eaux usées
Le projet Val’Réu à la station d’épuration de Ginestous permettra, à terme, de recharger les balayeuses et véhicules de nettoyage de la voirie sans gaspiller de l’eau potable, également, de nettoyer les rames de métro de la future ligne C ou encore irriguer les plantations de proximité.
Mieux récupérer les eaux pluviales avec les "tranchées de Stockholm"
Dans le cadre du réaménagement de la rue de Metz et de la Grande rue Saint-Michel, Toulouse Métropole expérimente la mise en œuvre d’un dispositif sous voirie composé d’un lit de pierres et de terre végétale alimenté en eaux pluviales par un puits d’infiltration et accompagné de fosses de plantation d’arbres permettant une meilleure croissance des végétaux.
Innover pour adapter la ville au climat de demain
La mairie de Toulouse a lancé plusieurs tests de solutions innovantes pour limiter le réchauffement en milieu urbain. Si les résultats sont concluants, ils seront généralisés.

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Peindre en blanc des toits du campus trafic (boulevard d’Atlanta). Ce revêtement éclairci fait monter l’albedo et créer un écart de + de 20°C entre la surface blanche et le gravier noir (mesures effectuées à la caméra thermique) en période de forte chaleurs.
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Poursuite de l'expérimentation entamée en 2024 pour installer la climatisation adiabatique (procédé écologique basé sur l’évaporation de l’eau) : dans les mairies de quartier Lalande et Croix-Daurade. En 2024, les rafraîchisseurs adiabatiques affichaient une température de 27°C, alors qu'il faisait 36°C dehors, soit un gain de près de 10 degrés.
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Plus de 14 000 logements rénovés depuis 2022 (année
d’ouverture de la Maison de l’énergie), dont certains avec des rénovations d’ampleur (exemple : résidence Garonne à Empalot) pour garantir la fraîcheur et le confort thermique à l’intérieur du logement. Après rénovation, le bâtiment est conçu de manière à ce que la température ne puisse dépasser les 28°C seulement 93h par an alors que le seuil règlementaire est de 350h. Pour les immeubles en construction, la Collectivité et ses partenaires (Oppidea, Toulouse Métropole Habitat) multiplient les pistes pour améliorer le confort thermique : création de loggias, logements traversants, ombrières, végétalisation.
Des actions pour rafraîchir la ville dès cet été
Les épisodes caniculaires étant plus fréquents et plus intenses, la mairie de Toulouse a adopté une série d'initiatives, dès l'été 2023, pour offrir aux Toulousains plus de points de fraîcheur et les aider à faire face aux fortes chaleurs.
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