Culture occitane
Guide de la culture occitane
Toulouse est occitane, et cela se voit ! Dans les rues, à l'école, dans de nombreux lieux, lors de divers événements... la culture occitane est partout dans la ville.
Un peu d'histoire
L’occitan est une langue romane, issue du latin, tout comme l’espagnol, le français ou l’italien. Elle est parlée dans le tiers sud de la France, de Bordeaux à Nice, ainsi que dans de petits territoires en Espagne et en Italie.
Les parlers occitans locaux sont habituellement regroupés en six grandes variétés : l’auvergnat, le gascon, le languedocien, le limousin, le provençal et le vivaro-alpin.
Au Moyen-Âge et à la Renaissance
À l'époque médiévale, c'est notamment la langue des troubadours. Dès le XIIe siècle, ceux-ci inventent une nouvelle poésie, savante et subtile, et une nouvelle conception de l’amour de la domna (la "dame"), mêlant idéalisation et érotisme.
À cette époque, l’occitan est aussi, à côté du latin, langue administrative, utilisée pour la rédaction de chartes et d’actes notariés.
Au XVIe siècle, les élites occitanes se rallient majoritairement à la culture française dont l’État royal en construction fait la promotion et un signe d’allégeance.
L’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) impose l’abandon de l’occitan administratif comme une contrainte légale. Désormais, l’occitan est la langue du peuple et la langue de l’intimité des élites.
Il garde néanmoins une vitalité comme langue littéraire et continue de produire des œuvres majeures. Pèire Godolin (1580- 1649) est l’un des grands poètes de Toulouse, avec son œuvre maîtresse le Ramelet Mondin (le "bouquet toulousain").
Au XIXe et au XXe siècles
La scolarisation importante de la fin du XIXe conduit à la mise en place d’un processus massif de conversion linguistique au français. La transmission familiale de la langue se maintient d’abord en milieu rural mais s’interrompt peu à peu, notamment au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Le XIXe et le XXe sont aussi ceux d’une volonté de renaissance à travers le Felibrige puis l’occitanisme.
La littérature d’oc produit toujours des auteurs majeurs, tels Frédéric Mistral (prix Nobel en 1904), Jean Boudou (Joan Bodon 1920-1975), Max Rouquette (1908-2005) ou Bernard Manciet (1923-2005).
Aujourd’hui, si la population de primo-locuteurs vieillit et décroît, l’apprentissage de l’occitan par médiation scolaire est, lui, en forte progression.
Les échanges écrits en occitan ont connu un essor considérable grâce au développement d’Internet.
Un hymne populaire
Depuis 2010, le "Se canta", l’hymne occitan, est aussi celui du Toulouse Football Club (TFC). Il est chanté par les supporters à chaque match de Toulouse.
Apprendre l'occitan
Pour les enfants
À Toulouse, l’occitan fait partie du paysage scolaire depuis plus d’un demi-siècle. Il est présent dans l'enseignement public et dans l'enseignement associatif sous contrat du réseau Calandreta.
Enseigner l’occitan, c’est tout à la fois apprendre une nouvelle langue, transmettre un patrimoine, et faciliter un développement précoce du plurilinguisme.
Trois types d'enseignement sont dispensés dans les écoles élémentaires :
- Sensibilisation/initiation : découverte de l'occitan sous la forme d'ateliers hebdomadaires d'une demi-heure à une heure
- Bilingue : enseignement bilingue à parité horaire dans le service public (12h en français, 12h en occitan)
- Immersif : l'occitan comme langue principale d'enseignement en Calandreta
Le choix de cet enseignement se fait dès la maternelle. Quatre écoles publiques le proposent :
- l'école Bayard – Matabiau
- l'école Polygone – P. Godolin
- l'école La Gloire - Bonhoure
- l'école Molière - Fer à cheval
L’enseignement renforcé de l’occitan se poursuit au collège et au lycée, dans plusieurs établissements de Toulouse :
- le collège des Châlets
- le collège Clémence Isaure
- le lycée Saint-Sernin
Pour aller plus loin, consulter :
- l'association Òc-Bi
- le CREO 31 (Centre régional des enseignants d'occitan – section 31)
- la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale de la Haute-Garonne
- le conseiller pédagogique d’occitan, par mail
Deux écoles et un collège :
- l'école Calandreta Còsta Pavada (Côte Pavée)
- l'école Calandreta de Garoneta (Garonette)
- le collège Calandreta del País Tolzan (Mirail / Pradettes)
Pour aller plus loin
Consulter le site web de la Fédération des écoles Calandretas
Consulter le dossier "enseignement bilingue français-occitan" sur le site web du CRDP de Midi-Pyrénées
Pour les adultes
Les cours d'occitan pour adultes sont dispensés dans de nombreux endroits à Toulouse, jusqu'à l'université qui délivre un diplôme :
- l'Institut d'estudis occitans : cours hebdomadaires tous niveaux dans divers lieux à Toulouse (Maison de l'Occitanie, Espace Culturel Bonnefoy, Calandreta Côte Pavée, Centre Social La Terrasse, Casal Català) ainsi que des stages mensuels et des formations intensives
- le collège d'Occitanie : cours à distance ou en présentiel proposés par des formateurs professionnels
- le Centre de Formation Professionnel en Occitan - Région Occitanie : plusieurs types de formations (à distance ou en présentiel, individuel ou en groupe) à visée personnelle ou professionnelle.
- la section occitan de l’Université Toulouse II – Jean Jaurès réunit les diverses formations universitaires liées à l’occitan. Découvrez-les sur le site web de l'université
Plusieurs associations proposent des ateliers de discussions ou cafés des langues pour apprendre ou se perfectionner.
Parmi elles, l'associationToulangues, qui propose des cafés des langues, des rendez-vous conviviaux dans un bar ou un café toulousain pour échanger, quel que soit son niveau.
Toulouse, ville occitane
La langue occitane, longtemps langue courante de la population toulousaine, a marqué le paysage de la ville. Le promeneur attentif et curieux retrouve aisément les traces de cette culture millénaire.
De nombreuses rues et ruelles du centre-ville portent le nom des corps de métiers qui les occupaient. Par exemple :
- rue Pargaminières, qui vient de l'occitan "pargamins" ["pargamiss"], et signifie "parchemins", référence à la grande cité universitaire qu’était déjà la ville au Moyen Âge
- rue Peyrolières, qui vient de l'occitan "pairòl" ["païrol"], et signifie "chaudron", ce qui a donné la "carrièra dels pairolièrs" ["carrièra dés peïrouliés"] pour la rue des chaudronniers
- rue des Filatiers, qui vient de l'occitan "filatièrs", et signifie "fileurs" ou "couturiers"
L’arrivée du français n’a pas empêché la conservation de toponymes ancrés depuis des siècles. C'est notamment le cas de :
- le quartier de Grand Selve, de "Selva" ["sèlvo"], pour la "forêt"
- la colline de Pech David, de "pech" (ou "puech"), pour la "hauteur"
- le chemin de Lapujade, de "la Pujada" ["la pujado"], pour la "côte", la "montée"
- le quartier des Pradettes, de "las Pradetas" ["lass pradétos"], pour les "petites prairies"
Une bonne partie des rues de Toulouse sont adaptées ou traduites en occitan, notamment dans le centre historique… Cette signalisation bilingue est accessible sur l'open data de la Métropole.
Tisséo, le réseau de transports en commun, diffuse dans le métro les messages d'annonce des stations en français et en occitan.
La voix enregistrée est celle de Muriel Batbie Castell, professeur d'occitan et soprano, qui indique en français puis en occitan le nom des stations. Des noms qui restent en français lorsqu'ils sont français, ou sont traduits lorsque l'on considère qu'ils sont d'origine occitane.
De nombreux noms de stations viennent à l'origine de l'occitan, comme par exemple :
- Borderouge, de l'occitan «bòrda roja» ["bordo roudjo"], signifie "ferme rouge"
- Saouzelong, de l'occitan « sauselong» ["saouzéloung"], signifie "saule pleureur"
Écouter et lire l'occitan
Tous les médias et ressources pour s'informer en occitan !
Dans le À Toulouse
Chaque numéro du magazine municipal comporte une page en occitan, "Viure al país", qui donne la parole à ceux qui font vivre la langue et la culture occitanes.
Bibliothèque et ressources
Découvrez la collection de fonds en occitan de Rosalis, la Bibliothèque numérique patrimoniale de Toulouse
La presse occitane
- Ràdio Occitània 98.3 : radio majoritairement en occitan, avec notamment les jours de semaine 3 magazines (7h-9h, 12h-14h, 17h-19h), et autres chroniques et émissions tout au long de la journée
- France Bleu Toulouse 90.5 : émissions "Conta monde" tous les dimanches de 12h à 12h30, et "Les mots d'oc", du lundi au vendredi à 7h40 et 8h55
France 3 Occitanie propose deux émissions :
- "Viure al País" : trois dimanches par mois à 10h30
- "Edicion Occitana" : tous les samedis à 19h15
Deux sites web :
- Jornalet, gazette occitane d'information
- La Fabrica, portail de la création artistique et culturelle occitane
Une web TV :
- Òc télé, programmes en occitan (pour enfants, documentaires, programmes courts, des fictions, un JT) tous les jours, de 18h30 à 22h30
Des ressources en ligne :
- 50 ans de borbolh occitan - Culture et mouvements occitans de 1968 à nos jours, projet né de la collaboration de l'INA et du CIRDOC - Institut occitan de cultura. Il donne accès à un grand nombre de vidéos d’archives et propose une plateforme entièrement bilingue.
- La Galariá, galerie d’art virtuelle pour l’art occitan
Lo Diari, magazine trimestriel occitan portant sur la culture, édité par l'Institut des Études Occitanes de la région Occitanie/Midi-Pyrénées (lEO OMP). Ses archives sont hébergées par la médiathèque en ligne du CIRDOC.
Les lieux
Retrouvez tous les lieux toulousains pour écouter, apprendre et avoir accès à de nombreuses ressources sur l'occitan et sa culture.