L'usine d'épuration des eaux de Ginestous

Méthanisation des boues

La station d'épuration de Ginestous Garonne transforme les boues issues de l'épuration des eaux usées en biogaz, afin d’alimenter le réseau urbain de distribution de gaz.

Une concertation est en cours pour la modernisation de l’usine de Ginestous-Garonne

Avec l’évolution de la réglementation, la vétusté de certains ouvrages et équipements et les prévisions démographiques, l’usine doit aujourd’hui engager une importante opération d’extension et de fiabilisation. Cette concertation préalable s’intègre dans une concertation globale qui durera jusqu’à l’obtention de l’Arrêté Préfectoral d’Autorisation du projet, à l’issue d’une consultation publique.

Jusqu'au 31 août 2024, donnez-votre avis sur le projet, en cliquant ici

Méthaniser pour produire de l'énergie

Energibio, le site de la station d’épuration existante de Ginestous-Garonne a été complété en 2021 d'une unité de méthanisation des boues urbaines. Le biométhane produit est un gaz propre équivalent au gaz naturel. Il est composé de 97 % de méthane et 3 % d’autres gaz. 

Objectifs :

  • diminuer de moitié le volume des boues à traiter et injecter le gaz produit dans le circuit de GRDF, pour un revenu estimé à 3,75 millions d’euros/an pour la première année d'exploitation ;
  • contribuer à la réduction des nuisances olfactives, avec la fermeture de la plateforme de compostage des boues de Ginestous ;
  • produire une énergie verte et renouvelable (biogaz purifié en biométhane) valorisée dans le réseau gaz naturel ;
  • faire évoluer la station d’épuration vers un autre modèle : passage d’une station d’épuration à une station de valorisation.

Dès la première année complète d’exploitation, en 2021, l’unité de méthanisation a produit environ 39,2 GWh de biométhane : ce gaz est transformé en chauffage et eau chaude pour 9 500 habitants/an ou en Gaz naturel de ville pour les autobus, soit 23 00 bus/an.

D'une capacité de traitement de 950 000 équivalents habitants (EH), l'usine traite les eaux usées d'une grande partie de la métropole toulousaine :

  • dans la métropole : en provenance de Toulouse, Balma, Colomiers, Lespinasse, l'Union, Quint-Fonsegrives, Saint-Orens de Gameville, Tournefeuille, Gagnac-sur-Garonne, Fenouillet, 
  • hors métropole : en provenance de Ramonville Saint-Agne, Lauzerville et Pechbusque. 

Au total, 589 000 habitants sont raccordés à la station d'épuration qui a fait l'objet de nombreux travaux de modernisation pour accompagner la croissance démographique de l'agglomération toulousaine. Elle traite quotidiennement un volume moyen de 125 000 m³ d'eaux usées.

Chiffres clés
  • 28 millions d'euros d'investissement (comprenant les études, les travaux, le raccordement au réseau GRDF...)
  • 1Nm3 de biométhane = 10,7 KWh
  • 10 000 tonnes de CO2/an évitées = 4 700 voitures en moins ou la capacité d’absorption du CO2 par 300 000 arbres

Qu'est-ce que la méthanisation ?

La méthanisation est un processus de transformation d'une partie de la matière organique en biogaz qu'on retrouve également dans le domaine des déchets (fraction fermentescible des ordures ménagères), des industries agro-alimentaires ou dans le domaine agricole (lisiers, fumiers).

Elle fait partie de la famille des énergies renouvelables appelée « biomasse ».  Les eaux usées épurées et purifiées génèrent des boues, qui vont être chauffées dans des digesteurs en vue de dégrader la matière organique et de produire du biogaz. Celui-ci est ensuite purifié pour obtenir du biométhane qui, après injection, va alimenter le réseau de distribution de gaz : bus biogaz Tisséo, gazinières et chauffage dans les logements.

Ainsi, la méthanisation présente deux avantages majeurs : produire une énergie verte (le biométhane) et diviser par deux le volume de boues à éliminer.

La Métropole produit 125 000 m3/jour d’eaux usées. Elles sont dépolluées avant d'être rejetées dans la Garonne. Les boues obtenues lors des différentes étapes de traitement sont épaissies, déshydratées puis chauffées à 140°C pour être plus facilement biodégradables, avant d'être digérées à 37 °C.

L'étape de méthanisation produit des boues digérées (incinérées ou transformées en granulés pour enrichir les terres agricoles) et du biogaz.

Ce biogaz est ensuite épuré (on retire principalement le sulfure d'hydrogène et le dioxyde de carbone) pour donner du biométhane, un gaz propre équivalent au gaz naturel.

La méthanisation fait partie des énergies renouvelables et de récupération : des sources d'énergies dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu'elles puissent être considérées comme inépuisables à l'échelle du temps humain.

Vers une station vertueuse

L'usine de dépollution des eaux usées de Ginestous-Garonne entre dans l'ère de l'optimisation énergétique, poursuivant sa transformation vers une station vertueuse et économe, mais également productrice d'une énergie verte injectée dans le réseau GRDF et directement utilisée par les habitants de la métropole.

En puissance énergétique, ce volume de gaz représentera à terme 50 millions de KW/an, l'équivalent de la consommation de 11 000 habitants. L'intérêt est aussi de réduire considérablement les odeurs puisque la méthanisation divise de plus de moitié la quantité de boues à éliminer, qui passe ainsi de 15 000 tonnes à 7 000 tonnes MS/an.

Enfin Energibio vise à diminuer les coûts d'exploitation de la station tout en maintenant son niveau de performance dans le traitement de l'eau (traitement de la pollution en carbone et en azote) et la qualité de son rejet dans la Garonne.

Ginestous-Garonne, une usine qui tend vers le « zéro nuisance »

La méthanisation des boues est un élément essentiel à la réussite d’un autre projet en cours sur l’usine de Ginestous-Garonne : le programme de réductions des odeurs.

  • Isolation des équipements émettant des mauvaises odeurs
  • Modernisation de la désodorisation
  • Suivi et diagnostic des odeurs en temps réel
  • Suppression de la compostière de boues (du fait de la méthanisation des boues)
  • Suppression du stockage à l’air libre des granulés
  • Recrutement d'un jury de nez afin de diagnostiquer et évaluer l’impact en terme d’odeurs de l’usine de Ginestous-Garonne sur le voisinage

Date de mise à jour :