Le fleuve

Les ballastières de Braqueville, situées en rive gauche de la Garonne, un peu avant l’île du Ramier, sont interdites au public. Près de 5 000 tonnes de nitrocellulose sont stockées sur le site, en attente de travaux de dépollution. En l’absence de fréquentation humaine, c'est aujourd’hui une formidable zone de quiétude pour la faune, à deux pas du centre-ville de Toulouse. De nombreuses espèces y trouvent des conditions favorables et une tranquillité suffisante pour s’y reproduire ou hiverner, comme l’emblématique Aigle botté, un rapace rare et menacé, ou encore la célèbre Loutre d’Europe.

Les processus dynamiques du fleuve permettent l’expression d’une multitude de milieux naturels : les îlots de galets offrent une zone de refuge idéale pour la Loutre d'Europe ou le Petit Gravelot, les prairies humides servent de lieu de ponte à certains oiseaux d'eau, et les boisements alluviaux sont des sites de nidification pour différentes espèces de hérons et d'aigrettes.

Après la création de l’usine hydroélectrique de la Cavaletade, une passe à poissons a été installée dans le but de rétablir la libre circulation des 26 espèces de poissons qui peuplent ces eaux. Il y a notamment des poissons migrateurs, très sensibles à la pollution et aux obstacles dans les rivières, comme l’Anguille d’Europe ou le Saumon atlantique, qui parcourent des kilomètres pour rejoindre leurs zones de reproduction ou de nourrissage.  

Généralement indicateurs de la bonne qualité des eaux, les herbiers aquatiques jouent un rôle important pour l'oxygénation, et la filtration des nutriments. Ils offrent le gîte, le couvert et des supports de pontes à de nombreuses espèces d’invertébrés, de poissons ou d’oiseaux d'eau. Bercées par la rivière, les plantes qui constituent ces herbiers sont adaptées au courant, avec un feuillage filiforme et ondulant. Citons par exemple les Renoncules aquatiques aux nombreuses fleurs blanches (cousines du bouton d’or), les chevelus de Potamot crépu ou de Potamot pectiné.