
C’est une opération inédite en France : cet été, le Monument à la Gloire des Combattants de la Haute-Garonne va être déplacé de 35 m, puis remis à sa place 4 ans plus tard. Un chantier hors norme pour permettre la construction de la station François Verdier de la Ligne C.
Un colosse de pierre déplacé sur 35 m
Plus connu des Toulousains sous son nom d’usage de « monument aux morts », le Monument à la Gloire des Combattants de la Haute-Garonne - son appellation exacte - est une œuvre architecturale consacrée aux soldats du département morts lors des conflits du XXe s.
Installé depuis près d’un siècle (1928) sur les allées Forain François-Verdier, au carrefour de la rue de Metz et de la Halle aux Grains, ce colosse de pierre de 1 400 tonnes, 15 m de haut, 17 m de long et 12 m de largeur va être déplacé sur 35 m, pivoté sur lui-même de 90°, et stocké sur le terre-plein central des allées pendant 4 ans.
Tout sur cette opération en 6 questions-réponses

La première étape consistera à « alléger » le poids du monument. Les pierres de granit qui constituent le socle vont être démontées, numérotées et stockées. De même que les différentes œuvres qui ornent la partie haute du monument et ses huit colonnes. Ces opérations vont ramener le poids de l’édifice à déplacer à environ 1 000 tonnes.
Il sera alors soulevé par des vérins puis déposé sur une plateforme motorisée qui le déplacera de 35 m vers le sud sur la contre-allée (voir sur le visuel ci-contre le tracé du futur emplacement). On appelle cette opération un ripage.
Pour mieux se représenter la prouesse technologique que représente cette opération, il faut s’imaginer 25 avions A-320 ou 3 A-380 déplacés en une seule fois sur cette plateforme motorisée !
Toutes les mesures sont prises pour que ce déplacement exceptionnel se déroule dans des conditions de sécurité optimales pour le monument et pour les compagnons qui vont gérer cette opération.
Pour assurer sa stabilité et son intégrité, le monument est enserré en totalité dans un exosquelette de métal et de bois qui le maintient sur tous ses côtés. Cette structure protectrice sera maintenue pendant toute la durée du stockage du monument (4 ans).
C’est l’entreprise Bouygues TP régions France qui a été retenue pour réaliser ce déplacement. Le coût de l’opération a été chiffré à 6,8 millions d’euros HT.
Le Monument à la Gloire des Combattants restera en retrait de son emplacement habituel pendant 4 ans. Pendant ce temps auront lieu les travaux de la future station François Verdier de la Ligne C du métro.
Ce sera la station la plus profondément enterrée de tout le réseau de métro toulousain (35 m). Elle offrira une connexion avec la Ligne B et fera partie des stations les plus fréquentées avec près de 22 500 visiteurs par jour.
Le déplacement du Monument a été la solution retenue pour :
- Concilier le besoin d’emprise importante pour le chantier ;
- Préserver des arbres de l’esplanade Forain François Verdier ;
- Éviter des ouvrages enterrés existants (actuelle station de la ligne B et parking) ;
- Assurer la bonne conduite des travaux de la 3e ligne de métro.
C’est dans le courant de l’année 2027 que le Monument à la Gloire des Combattants sera réinstallé et remonté sur son socle de granit.
Il retrouvera très exactement son emplacement d’origine. Il se situera au-dessus de la station François Verdier et sur une dalle de béton coulée sur les parois moulées de la station.
Le Monument à la Gloire des Combattants est le lieu où sont traditionnellement organisées plusieurs commémorations, en particulier le 8-Mai et le 11-Novembre.
Le temps des travaux et du déplacement du Monument, ces cérémonies se dérouleront au Monument à la Gloire de la Résistance qui se situe sur les allées Frédéric-Mistral et où est célébrée la Libération de Toulouse chaque 19 août.
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