Retour

Les nouvelles passerelles de l'île du Ramier

Aménagement urbain

Les chantiers des passerelles du Ramier côté Empalot et côté Saint-Cyprien sont achevés. Découvrez les coulisses du chantier de ces deux prouesses architecturales.

Relier l'île aux quartier

Dans le cadre du Grand Parc Garonne, l’aménagement de l’île du Ramier se poursuit pour la transformer en un grand poumon vert au cœur de la ville.

Toulouse Métropole porte un projet majeur pour ouvrir l’île aux quartiers : la construction de deux grandes passerelles réservées aux cyclistes et aux piétons. Pour une bonne circulation des usagers, les voies vélos et piétons seront séparées. Ces aménagements permettent de faciliter les déplacements tout en offrant des itinéraires « nature ».

L'art du contrepoids

Les passerelles projettent plus d'une centaine de mètres de voies au dessus de la Garonne, sans appui dans le lit du fleuve.

D'un poids de plusieurs centaines de tonnes chacune, elles prennent appui sur des assises ancrées sur les deux rives, et sont également soutenues par des câbles, dits haubans, reliés à un ou plusieurs pylônes.

Pourquoi ? Sans cette structure verticale participant au contrepoids d'ensemble, les passerelles fléchiraient naturellement vers le bas. Les câbles permettent à la fois de maintenir une forme légèrement cintrée vers le haut, et d'éviter une pression trop forte contre les rives lorsque ces voies de 5 mètres de large accueilleront les cyclistes et les piétons. 

Pylône vertical, incliné, quelle différence ?

La passerelle Robert Poujade a un seul pylône légèrement penché vers l'avant, tandis que la passerelle Anita Conti est dotée de deux pylônes - un à chaque rive - placés dans un plan vertical. Ce choix est principalement esthétique.

Leur hauteur, en revanche, a de l'importance : les câbles doivent être fixés suffisamment haut pour avoir assez de force de traction. Cette hauteur dépend également du nombre de pylônes : c'est pour cela que celui de la passerelle Robert Poujade est deux fois plus haut que ceux de la passerelle Anita Conti. 

Ils sont maintenus en équilibre grâce aux câbles ancrés de l'autre côté, sur la terre ferme.

C'est l'ensemble de ces forces conjointes qui assure la tension des deux édifices.

A la base des passerelles, les appuis en béton sont conçus pour résister aux dégâts en cas de crue.

Rive gauche, la passerelle Robert Poujade

Un pylône colossal de 70m de haut

Morceau par morceau, ce pylône en métal, dont la base s'évase pour afin de répartir son équilibre et son poids, a été progressivement installé depuis la rive de l'Île du Ramier.

Le reste du chantier a avancé à partir de ce point jusqu'à l'autre rive. Pour ce faire, une grue de 100m sur l'île puis une grue à bord d'une barge ont déposé les tronçons de la passerelle au fur et à mesure. Rien n'est laissé au hasard : chaque tronçon, avant d'être soudé, a été placé au petit matin, puis son positionnement a été corrigé le lendemain, suite aux variations de climat, de température, du niveau de la Garonne... avant de passer à la soudure à la main !

Toulouse Métropole a confié la réalisation de l’ouvrage à un groupement : mandataire Eiffage, architectes Grimshaw (Paris) et PPA Architecture - Architecte associé (Toulouse).

A son point le plus haut, la passerelle fait trois fois la hauteur du Capitole !

Rive droite, la passerelle Anita Conti

Une conception en miroir

La passerelle a été construite de part et d'autres des rives, en même temps : les haubans ont été fixés au fur et à mesure sur les tronçons qui avancent sur la Garonne. 

La passerelle a donc été achevée par le milieu, "la clé", seule partie sans câbles.

Pas de grue pour ce chantier, mais deux chèvres de levage qui se sont déplacées directement sur le tablier - la structure porteuse qui accueille les voies - à mesure de son avancement. Les éléments du tablier ont été apportés par une barge.

Toulouse Métropole a confié la réalisation de l’ouvrage au groupement Garonne : groupe Vinci, architectes Lavigne-Cheron (Paris) et IDP-Architecte associé (31).

Deux autres passerelles seront construites après 2026 (une sur la rive droite, au niveau du Conseil Régional, une sur la rive gauche, au niveau du quartier Croix-de-Pierre). À terme, ce seront donc quatre passerelles piétons/cycles qui ouvriront l’île sur son environnement et contribueront à y diminuer la place de la voiture, pour un cadre de vie apaisé.

700 tonnes d'ouvrages métalliques et d'armatures : c'est plus lourd que deux A380 à vide.

Co-financement

FEDER : 

  • Pour la passerelle Empalot : 3 385 732,50 €
  • Pour la passerelle Rapas : 4 056 763,95 €

 

 

 

 

 

Etat : 

  • Pour la passerelle Empalot : 844 025,06 €
  • Pour la passerelle Rapas : 883 234,94 €

Pour aller plus loin