Figure emblématique de la politique française, Jean Jaurès demeure un symbole puissant de justice sociale et de paix. Toulouse, ville où il a été enseignant, journaliste et adjoint au Maire, lui rend aujourd'hui hommage pour le Centenaire de sa Panthéonisation.
Qui était Jean Jaurès ?
Jean Jaurès en quelques dates clés :
- Naît à Castres le 3 septembre 1859
- Élu pour la 1ère fois député en octobre 1885
- Fonde le journal L'Humanité en 1904
- Fonde la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1905
- Est l'un des rédacteurs de la loi de séparation des Églises et de l'État, adoptée le 9 décembre 1905
- Meurt assassiné à Paris le 31 juillet 1914
- Panthéonisé le 23 novembre 1924
Éléments biographiques sur sa vie politique et professionnelle
Diplômé de l’École normale supérieure dans laquelle il entre en 1878, puis agrégé de philosophie en 1881, Jean Jaurès débute dans l'enseignement comme professeur de philosophie au lycée d’Albi.
Arrivé à Toulouse, il devient maître de conférences en 1883 à la Faculté des Lettres. Il est également chargé d’un cours de morale et de psychologie au tout nouveau lycée de jeunes filles Saint-Sernin, et donne des cours publics à l’amphithéâtre du Sénéchal de 1883 à 1885.
Récemment élu député, son 1er discours à la Chambre des députés, en 1886, porte sur l’enseignement primaire, et ses 2 discours À la jeunesse au lycée d’Albi et Pour l’école laïque à la Chambre des députés font toujours référence.
Sa Lettre aux instituteurs et institutrices (1888) est lue à tous les enfants de France en 2020 après l’assassinat de Samuel Paty.
Jean Jaurès commence par écrire de 1881 à 1887 dans les feuilles républicaines du Tarn.
Il est engagé à La Dépêche en 1887 dans laquelle il assure une production régulière en 1ère page, à raison de 1 312 articles en 27 ans de collaboration.
À Paris, il dirige dès 1898 La Petite République, puis fonde en 1904 son propre journal, L’Humanité.
À Toulouse, il collabore régulièrement au journal La Cité, fondé en 1905 et devenu Le Midi socialiste en 1908. Afin de toucher un grand nombre de lecteurs, au-delà des cercles politiques et de la scène parlementaire, il écrit pour La Dépêche une chronique de critique littéraire et artistique signée du pseudonyme “Le Liseur”.
Resté attaché au domaine de l'enseignement, Jean Jaurès publie également régulièrement, de 1905 à 1914, dans la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur.
Jean Jaurès effectue son 1er mandat de député de 1885 à 1890, sur la liste républicaine du Tarn.
Il est ensuite élu à la municipalité de Toulouse de 1890 à 1893, où il devient maire adjoint à l'instruction publique. Il suit alors la construction de plusieurs groupes scolaires et inaugure les bâtiments des Facultés des Sciences, de Médecine et de Pharmacie, puis la Faculté des Lettres.
De nouveau député, cette fois comme socialiste, à Carmaux de 1893 à 1898, il reste en contact avec la politique toulousaine par sa collaboration à La Dépêche, et œuvre à désamorcer le conflit qui oppose socialistes et radicaux. Il sera à nouveau député au début du XXe siècle, de 1902 à sa mort en 1914.
Il devient un des orateurs les plus écoutés de la Chambre des députés, et intervient pour la réhabilitation de Dreyfus, pour la Séparation des Églises et de l’État (dont il corédige le texte de loi), pour les réformes fiscales et militaires, pour les retraites ouvrières et paysannes.
Il défend également en 1907 les viticulteurs du Midi en révolte et les mutins du 17e régiment transportés en Tunisie.
Au moment de son assassinat, le 31 juillet 1914, la lutte pour la paix, menacée par le spectre de la Première Guerre mondiale, est depuis quelques années son principal combat politique.
Jean Jaurès est panthéonisé 10 ans plus tard, le 23 novembre 1924, acte qui signe la reconnaissance de la nation envers cet élu qui a profondément marqué la République française.
Un parcours mémoriel
Si aujourd'hui plusieurs lieux de Toulouse portent en hommage le nom de Jean Jaurès, à l'instar des longues allées en centre-ville ou encore d'une université dans le quartier du Mirail, certains sont intimement liés à sa vie.
Visualiser sur la carte les lieux emblématiques de sa vie à Toulouse
1. Façade de l'ex-appartement de la famille Jaurès (20 place Roger-Salengro)
2. Ancienne Faculté des Lettres (2 rue des Salenques), inaugurée par Jean Jaurès en novembre 1892
3. Ancien siège de La Dépêche(deux entrées, au 42 bis rue Alsace-Lorraine et au 15 rue Rivals)
4. Siège du Midi socialiste (38 rue Roquelaine)
5. Réfectoire des Jacobins (allée Maurice Prin – place des Jacobins), qui a accueilli le Congrès du Parti socialiste en 1908
6. Lycée Saint-Sernin (place Saint-Sernin), anciennement lycée de jeunes filles
7. Maison du Sénéchal (17 rue Rémusat), ancienne faculté de Lettres
8. Facultés des Sciences, de Médecine et de Pharmacie (allées Jules-Guesde)
9. École Jean Jaurès (place du Busca) inaugurée en 1927, proche du logement de Jean Jaurès situé au 11 avenue Frizac, aujourd’hui détruit
10. L’ancien siège du Parti ouvrier français (2 impasse de la Colombette)
11. L’ancien dépôt de la Verrerie ouvrière (14 rue Saint-Papoul)
12. Bourse du travail (19 place Saint-Sernin), inaugurée par Jean Jaurès en 1892
13. Statue de Jean Jaurès (square Charles-de-Gaulle)
14. Hôtel de Ville et fresques Henri Martin (place du Capitole)
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Une nouvelle fresque murale
Une fresque orne depuis la fin du mois de novembre la façade du Midi Socialiste (38 rue Roquelaine), ancien journal (1908-1944) pour lequel Jean Jaurès écrivait. Aujourd'hui propriété de la Mairie de Toulouse, le bâtiment accueille les locaux de Samba Résille, association culturelle agréée d’éducation populaire et jeunesse, en particulier dans le domaine de la musique.
Nommée La mélodie des contrastes, cette fresque est réalisée par l'artiste peintre Rémi Tournier, et rend hommage aux valeurs de Jean Jaurès et à l'identité du lieu, célébrant l'unité dans la diversité. Elle s'inspire d'une photo de Jean Jaurès au milieu de la foule lors de son discours au Pré-Saint-Gervais.
Elle est composée d'une représentation du buste en bronze Jaurès orateur (sculpté par Joseph Ducuing) et de celle d'instruments de musique, qui évoquent eux les chapeaux portés par la foule au 1er plan de la photo. Enfin, son nom écrit sur la façade reprend la typographie du journal Midi socialiste.
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