Réaction de Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse, Président de Toulouse Métropole
"Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle confirment la grave crise démocratique que traverse notre pays, l’abstention et les votes extrêmes représentant une très nette majorité de Français, plus de 67 % des électeurs.
Je suis déçu du score de Valérie Pécresse, que je suis heureux d’avoir soutenue et qui présentait le projet le plus solide, le mieux financé, loin des slogans faciles et de toute démagogie. Son courage et son extraordinaire force de caractère - que je salue très chaleureusement - n’ont pu contrebalancer les erreurs de positionnement de notre famille politique au cours des 5 dernières années.
L’anéantissement des formations qui ont gouverné la France en alternance depuis longtemps est un choix des électeurs qui ne peut qu’être entendu et respecté. Pour autant, il constitue un très grand danger pour notre Démocratie.
Pourtant, plus que jamais, notre pays a besoin de réformes pour renforcer sa compétitivité et sa souveraineté économiques, tout en accélérant l’indispensable transition écologique et énergétique.
Plus que jamais, il faut entendre la souffrance des Français empêtrés dans les difficultés du quotidien ou inquiets pour l’avenir de notre pays. En leur redonnant espoir et perspectives, en revalorisant leur pouvoir d’achat, en faisant reculer la pauvreté et en investissant dans l’éducation et la santé.
Enfin, plus que jamais, il faut restaurer l’Autorité républicaine dans tous les domaines.
Pour tout cela, il est indispensable que les affaires de l’Etat soient conduites avec sérieux et compétence.
Dans un monde devenu dangereux, nous ne pouvons raisonnablement prendre le risque, le 24 avril prochain, de confier pour 5 ans le destin de la France à des personnes incompétentes et inexpérimentées, sous l’empire de la colère, aussi légitime celle-ci soit elle.
L’application de leur programme économique conduirait à la ruine et tout cela finirait à coup sûr très mal, au détriment du Peuple, surtout des plus fragiles.
Pour toutes ces raisons, je voterai pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle.
Mais il ne pourra être réélu et réussir un deuxième mandat qu’à condition de réaliser un très large rassemblement des Français, d’une nature totalement nouvelle et non politicienne. C’est à lui qu’il incombe d’en donner des gages concrets, qui ne sauraient se limiter à des débauchages, un tel rassemblement passant par l’intégration d’éléments de projet d’autres candidats à son propre Programme présidentiel de second tour.
En effet, face à la force inédite des candidats de tous les excès, en progression continue, la convergence de toutes les sensibilités de gouvernement et des compétences est indispensable pour conduire les réformes essentielles à l’avenir de notre pays et de notre peuple, car la Majorité présidentielle seule n’y parviendrait pas."