Les explications de la Mairie de Toulouse
La Mairie de Toulouse a été sollicitée par MSF pour accueillir l'exposition "We did what we could", du 6 au 26 janvier 2025, au sein de l'Espace Diversités Laïcité. Cette exposition a été proposée dans le cadre plus large du festival « Cinéma et droits de l’homme » organisé par Médecins du monde qui se tient en ce moment.
La qualité du partenariat noué par la Mairie de Toulouse depuis 2014 avec MSF n'est plus à démontrer : la Collectivité a accueilli pas moins de 7 de ses expositions à l'Espace. Dans le même état d’esprit, la Mairie a soutenu et soutient régulièrement des manifestations faisant la promotion de la culture palestinienne. Elle est ainsi, depuis 2015, partenaire du festival Ciné-Palestine dont les projections et les animations se tiennent chaque année dans différents lieux municipaux (Espace Diversités Laïcité, médiathèque Cabanis, centre culturel Bonnefoy…). Ces rendez-vous ont permis de présenter de nombreux sujets ayant trait à la situation conflictuelle du Proche-Orient, comme la critique du respect du droit international par Israël ou la situation dramatique des réfugiés palestiniens.
C’est pourquoi la décision de décliner l'accueil de cet élément du festival ne peut être comprise que de manière exceptionnelle, non sans avoir examiné avec soin son contenu et les conséquences que sa présentation pouvait engendrer. Le souci de la Mairie, à travers cet arbitrage ponctuel, est de protéger les exposants, les agents de l’Espace Diversités Laïcité et le public.
Enfin, sans qu’il soit lieu de porter un commentaire d’ensemble sur le contenu de l’exposition elle-même, la présentation du contexte dans lequel s’inscrit le drame vécu par les civils gazaouis apparaît comme lacunaire ou insuffisante. Tout d’abord, aucune mention n’est faite de la nature terroriste du Hamas, cette organisation ayant été pourtant reconnue comme telle par la France, l’Union européenne et la majeure partie des démocraties de ce monde. Plus largement, aucune évocation n’est faite de son origine et de son projet politico-religieux (destruction d’Israël, rejet des droits des minorités comme les femmes ou la communauté LGBTQIA+ par exemple)…
Une telle absence d’informations de contexte, dans une exposition devant se tenir dans un lieu comme l'Espace Diversité Laïcité dont l’un des objectifs est la lutte contre les discriminations, est pour le moins contradictoire.
Enfin, si les massacres du 7 octobre sont évoqués en introduction, l’importance qui leur est accordée (soit quelques lignes sur un ensemble de textes représentant environ 30 pages de lecture) soulève de légitimes questionnements sur la pertinence de la présentation du contexte du sujet.
Considérant ces éléments et, une fois de plus, mis au regard du contexte politique toulousain qui ne peut être comparé à d’autres lieux où l’exposition a pu se tenir, eu égard aux attentats criminels antisémites vécus ici en 2012, le risque de troubles est apparu comme évident.
La Mairie de Toulouse, par cette décision, ne remet nullement en question la réalité dramatique de la situation dans laquelle se trouvent plongés les civils gazaouis, pas plus qu’elle ne minore le travail exemplaire réalisé par les équipes de Médecins Sans Frontières et d’autres ONG présentes auprès de cette population.
C’est pourquoi, si Médecins Sans Frontières est disposé, sur le principe, à retravailler et compléter certains points de son exposition, la Mairie de Toulouse reste à leur écoute pour étudier la possibilité de la présenter, in fine, rééquilibrée, dans un lieu municipal.