Toulouse et les "Cathares" : une exposition à ne pas manquer

Après La Dame à la licorne, Niki de Saint Phalle et Giacometti au musée Les Abattoirs, Toulouse poursuit sa dynamique des grandes expositions avec "Cathares". Toulouse dans la croisade, présentée conjointement au Musée Saint-Raymond (qui en a assuré le commissariat) et au Couvent des Jacobins.

Il s'agit de la première exposition de grande ampleur dédiée à ce sujet en France. Elle est reconnue "d'intérêt national" par le Ministère de la Culture.

Célèbre épisode de l'Histoire de France, la croisade contre les Albigeois (aussi appelés "Cathares") a profondément marqué le Sud Ouest du pays au XIII^e siècle. Cette période est depuis étroitement liée aux termes de "Cathares" et de "Catharisme", ainsi qu'à Toulouse et du territoire de l'Occitanie d'alors, dans leur Histoire comme dans la culture populaire.

Les "Cathares" sont ainsi aujourd'hui connus bien au-delà des frontières nationales, et continuent d'attiser mythes et controverses : En quoi consistait le "catharisme" ? À quel point était-il répandu ? Y avait-il réellement un "trésor" cathare ?

L'exposition revient sur cette période à la fois connue et méconnue, au travers d'un vaste parcours historique et archéologique pour fournir au grand public des clés de compréhension et tenter de percer ses zones d'ombre.

L'exposition "Cathares". Toulouse dans la croisade s'appuie sur plus de 300 objets différents : documents d’archives exceptionnels prêtés par des institutions prestigieuses telles que la Bibliothèque nationale de France ou les Archives nationales, objets archéologiques inédits, œuvres sculptées ou peintes, matériel de reconstitution historique de qualité scientifique (costumes, armement)…

Parmi les œuvres et objets exposés : le manuscrit de la Canso (chanson de la croisade albigeoise), le Traité de Paris (qui entérina la soumission des comtes de Toulouse à la couronne capétienne), le tableau L'Agitateur du Languedoc par Jean-Paul Laurens ou encore la "pierre du siège".

Au Musée Saint-Raymond

Dans ce musée, le parcours de l'exposition est axé sur les événements et rebondissements qui ont émaillé la croisade contre les Albigeois, donc sur les aspects historiques et politiques de cette période.

L'exposition y est présentée dans 2 salles différentes : au sous-sol et au rez-de-chaussée.

La visite commence au sous-sol, où le parcours se concentre sur la croisade contre les Albigeois : causes de cette croisade et chronologie des événements, présentation du Comté de Toulouse à cette époque, ainsi que des protagonistes, aussi bien du côté des "croisés" que des seigneurs méridionaux.

Les visiteurs accèdent ensuite à la salle du rez-de-chaussée, qui revient sur le siège de Toulouse (À quoi ressemblait la ville au XIIIe siècle ? Quel était son fonctionnement politique et économique ? Qui étaient ses habitants, leurs us et coutumes ?). La visite se clôt par la capitulation de Toulouse, qui voit le comté définitivement rattaché au Royaume de France en tant que sénéchaussée.

Le parcours de visite est également alimenté de différents dispositifs visuels, sonores et interactifs (jeux, énigmes, puzzle...), dont une reconstitution 3D du Château Comtal (ou Château Narbonnais, qui était situé au niveau des remparts sur l'enceinte romaine), qui sera mis à l'honneur de l'exposition permanente du Musée Saint-Raymond quand l'exposition "Cathares"... sera terminée.

Au Couvent des Jacobins

L'autre partie de l'exposition est centrée sur la question de l'hérésie dite "cathare", donc sur l'aspect religieux de la croisade contre les Albigeois : "chasse" à l'hérésie et aux hérétiques suite à la réforme de l'Église, lutte contre l'hérésie après la croisade et inquisition, qui était menée par les frères Dominicains (ou "frères Prêcheurs"), ordre religieux qui a bâti et occupé... le Couvent des Jacobins.

Cette partie de l'exposition revient également sur l'histoire et l'utilisation des termes "catharisme" et "cathares", sujets de nombreux débats entre historiens, ainsi que sur les mythes qu'ils suscitent encore aujourd'hui.

Tout comme au Musée Saint-Raymond, cette partie du parcours s'appuie sur différents objets historiques et archéologiques issus de prêts, des reconstitutions, ainsi que des modules sonores, visuels ou interactifs. Les visiteurs peuvent par exemple pénétrer dans un box pour s'immerger dans la reconstitution d'un procès pour hérésie.