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Corps à corps avec la vie

En 2028, la future cité de la Danse ouvrira ses portes dans le quartier de la Reynerie. Rencontre avec Rostan Chentouf, directeur de la Place de la Danse (Centre de développement Chorégraphique National de Toulouse Occitanie-CDCN).

Rostan Chentouf avait 5 ans quand ses parents décident de quitter temporairement leur pays natal, l’Algérie. L’état de santé de son frère nécessite en effet un traitement que seule la France peut assurer. Mais la situation politique algérienne transforme ce court séjour en nouvelle vie.

« Je suis allé à l’école de la République », raconte Rostan Chentouf « J’avais le privilège de pouvoir faire des études et, très tôt, j’ai compris que la clé de la réussite résidait dans l’apprentissage et le savoir. »

Élève studieux, appliqué, intéressé… le petit garçon évolue dans une famille aimante qui l’accompagne dans sa découverte du vaste monde ; il franchit les étapes avec opiniâtreté. La terminale et ses cours de philo le fascinent. « Je découvrais les concepts complexes de démocratie, d’État, de libertés (individuelles et collectives), de citoyenneté. Je développais ainsi un esprit critique et très vite, la voie juridique s’est dessinée », précise-t-il.

Une révélation

Sa carrière s’annonçait longue et prometteuse, d’abord au Ministère de la Justice, puis au sein du groupe Lagardère. Mais, en 2002, au détour de plusieurs spectacles dont celui de Carolyn Carlson interprétant « Blue Lady », la danse, sa puissance esthétique et sa dimension dramaturgique se révèlent à lui. Il entreprend des études en management des organisations culturelles et entre dans la danse.

« Force de vie et pratique sociale très répandue, la danse contemporaine est un catalyseur ; elle n’est pas élitiste et nous pouvons la vivre pleinement… l’approcher doucement, ouvrir la porte au doute, à l’inconnu pour mieux se l’approprier. La danse nous reconnecte à nos imaginaires. J’ai intitulé mon projet Faire corps pour mieux exprimer la force des différences et défendre la place de l’art et de la danse dans notre société » explique Rostan Chentouf. « Mon ambition ? Être à la hauteur des besoins de la filière professionnelle et faire partager la découverte de la danse au plus grand nombre. Ce projet prendra notamment corps au sein de la future Cité de la Danse qui va s’implanter en 2028 dans le quartier de la Reynerie. Projet inédit, porté par la Mairie de Toulouse, ce nouvel équipement dédié à la danse va permettre au CDCN d’élargir sa focale et de s’ancrer sur un nouveau territoire. La Cité de la Danse, c’est une aventure exceptionnelle doublée d’un défi. ».

À la question pourquoi Toulouse, il répond : « Je voulais m’y installer depuis longtemps. Cette ville me bouleverse et je m’y sens heureux ! »

« Intégrer la danse au plus tôt dans un parcours de vie »