Appel à projet lutte contre les discriminations, promotion de la diversité culturelle : zoom sur les lauréats

Prévention et lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la haine anti-LGBT+ & Promotion des diversités culturelles (LCD / Diversités culturelles)

La Mairie de Toulouse impulse des projets qui concourront à faire progresser les enjeux suivants : 

• sensibiliser les citoyens à la lutte contre les discriminations et en faveur de l’écoute, du respect et intérêt pour l’autre ;
• informer pour déconstruire les représentations, les préjugés et les stéréotypes ;
• permettre la compréhension des processus conduisant à la discrimination ;
• lutter contre les comportements discriminants, leur intériorisation et leur reproduction ;
• utiliser l’éducation ou la culture comme outil-clé de l’accomplissement des objectifs précédents ;
• encourager le dialogue interculturel, la diversité des parcours et des mémoires comme facteurs de la « convivencia » toulousaine et du vivre-ensemble. 

Accacmi « Les Audacieuxe » – Cœurs fières 

« Tellement de trésors qui brillent mais qu’on ne voit pas ». Jawhar Hallouz se plaît à citer sa propre maxime pour illustrer son propos au sujet de « Cœurs fières », cet appel à projet porté par la structure qu’il préside, Accacmi « Les audacieuxe ». 

« Cœurs fières. » Ou comment « valoriser par la culture les personnes les moins visibles dans la société » par la création de podcasts. « Des interviews individuels où l’on prendra le temps d’écouter ces personnes intersectionnelles, notamment autour de l’identité de genre. Nous utiliserons aussi la vidéo pour les rendre accessibles à tous les publics. » 

Dans la même volonté de faciliter « l’accessibilité et l’inclusivité », le projet se déclinera également par la tenue de tables rondes « publiques et enregistrées » qui porteront « sur le croisement entre l’art, les justices sociales et les identités où seront abordés des sujets comme la littérature, le soin ou la place des artistes LGBT dans le milieu du spectacle vivant ». 

Tous ces travaux seront visibles sur l’Instagram et le Facebook de l’association. 

IDsanté - Espaces pour SEXprimer (ESEX 31)

Le projet Espaces pour SEXprimer (ESEX 31) cherche à « mettre en œuvre des espaces de dialogue dans le milieu sportif où circulent énormément de stéréotypes et de propos discriminatoires, notamment sur les personnes LGBT », explique Margaux Barbier, référente pour l’association Idsanté qui porte le projet. 

Sur le principe d’ateliers de deux heures, Idsanté ciblera les 12-25 ans des rugbymen de Rebonds et les joueurs du centre de formation du Toulouse football club. « L’idée est de partir de leur vécu, d’analyser leur comportement actuel et leur positionnement sur les discriminations. Qu’ils prennent conscience de ce que peuvent ressentir les victimes pour mieux aller vers le respect et l’empathie. »  

Pour cette approche collective sur « la vie affective, relationnelle et sexuelle », l’association abordera ces questions de façon ludique « car nous ne sommes ni dans le jugement ni dans la confrontation, mais plutôt dans une approche d’éducation populaire. » 

Les participants pourront également bénéficier d’entretiens individuels « pour mieux libérer leur parole ». Et toujours sans haine de l’autre, aussi différent soit-il.

Singa Toulouse – Accueillis, accueillants. Les liens de la migration

« Nous voulons changer le regard sur les migrants, combattre les stéréotypes qui touchent ces femmes et hommes en leur donnant la parole afin de montrer leur envie d’intégration et leur souhait de mener une vie normale », explique Nadine Puibusque, présidente de l’association Singa.

Quoi de mieux alors qu’un documentaire visuel d’une durée d’environ 10 minutes pour atteindre cet objectif ? Pour cet appel à projet intitulé Accueillis, accueillants. Les liens de la migration, Singa sera épaulé par l’association Les films de la jetée qui, le temps de cinq ateliers, sollicitera des migrants ainsi que des familles d’accueil pour « cette co-production » dans l’écriture du récit.

« Plus que leur parcours, c’est la rencontre avec les gens de l’accueil, la confrontation avec d’autres cultures, leur vécu, ce qui a compté pour eux et leur parcours de vie, qui nous intéressent. » Ce court-métrage sera diffusé lors de la Journée mondiale des réfugiés le 20 juin 2025 au moment du Mois des diversités. « Et nous cherchons à le projeter dans les cinémas. »

Les belles fanes – Mes Pradettes, nos musiques

« Ce projet fait suite à une résidence de territoire d’artistes dans le quartier des Pradettes depuis 2022. » Pour Mathilde Lalle, directrice artistique de la compagnie Les belles Fanes, le projet Mes Pradettes, nos musiques sonne comme une continuation à « pérenniser et développer un orchestre de mixité sociale en y invitant de nouvelles personnes issues des classes populaires. »

Composé de vingt-deux musiciens amateurs « encadrés par trois artistes », « l’Orchestre populaire des Pradettes », comme il se nomme, a été créé en 2023. Son répertoire ? Des chants traditionnels régionaux et du monde. « En jouant au bas des immeubles, cet orchestre participe à la transmission des cultures orales. »

Le pouvoir de cette formation ne se résume pas à la musicalité, il est social. « Cet orchestre apporte de la joie et de l’apaisement. Nous faisons appel aux plaisirs des sens et nous créons des communautés d’émotion en faisant tomber les barrières. À présent, nous espérons jouer dans d’autres quartiers pour susciter des émotions. »

Une preuve de sa popularité ? « En 2024, la chaine Arte est venue filmer un concert. » L’orchestre a déjà franchi le Rhin !