Mickalene Thomas : All About Love

Les Abattoirs sont la dernière étape d'une itinérance internationale de cette exposition, après The Broad à Los Angeles, The Barnes Foundation à Philadelphie et la Hayward Gallery à Londres.

L'amour et la puissance des femmes noires

L'exposition "All About Love" présente plus de deux décennies de la carrière de Mickalene Thomas à travers la présentation d'œuvres vibrantes célébrant l'amour et la puissance des femmes noires. Peintures, collages, photographies, vidéos et installations constituent une exploration sans précédent de son travail, qui met résolument en avant le pouvoir, l'amour et la féminité noirs. Qu'ils dialoguent avec des œuvres canoniques de l'histoire de l'art ou de la culture populaire, ses portraits opulents, réhaussés de motifs colorés et de strass, offrent une vision de la beauté et du désir, formulée dans une perspective féministe noire et sensuelle. L'exposition emprunte son titre et plusieurs de ses thèmes à l'un des textes emblématiques de l'auteure féministe américaine Bell Hooks, dans lequel l'amour devient un outil de soin et d'émancipation collective, à même de sortir des schémas de domination.

Née en 1971 à Camden, dans le New Jersey (États-Unis), Mickalene Thomas obtient une maîtrise en beaux-arts à l'école d'art de l'Université de Yale en 2002, après quoi elle effectue une résidence au Studio Museum de Harlem en 2003. Peu après, elle se fait connaître par ses peintures acryliques monumentales représentant des femmes noires dans des moments de loisir et de repos, parées de strass, un matériau devenu central dans sa pratique qui symbolise les complexités de la féminité. Ses modèles sont souvent représentés dans des intérieurs domestiques où elle célèbre la vie des Africains-Américains, revendiquant l'autorité des femmes tout en déconstruisant les canons de l'histoire de l'art. Les photographies, collages et peintures figuratives de Mickalene Thomas recontextualisent en effet de célèbres tableaux de peintres français du XIXe siècle tels qu'Henri Matisse et Édouard Manet, remettant en question l’assujettissement et les récits oppressifs détenus et diffusés par les archives, les institutions culturelles et les systèmes de représentation occidentaux.